Verdure printanière

Le printemps est là avec le retour de la verdure, nos évolutions latitudo-altitudinales se jouent de cette saison, 3 pas en avant, 3 pas en arrière… c’est encore l’hiver ! Après un passage dans le sud où les vignes qui n’ont pas été “nettoyées” au glyphosate débordent de fleurs, nous retournons dans l’hiver alpin avec la neige en repassant par les prémices du printemps où seules primevères acaules et violettes sont de sortie.

C’est la saison des salades sauvages par excellence, ce jour-ci au pied du Vercors, il y a dans la gamelle, l’amertume des feuilles de pissenlit (Taraxacum sp.), les fleurs et tiges juteuses du tussilage (Tussilago farfara), le doux parfum des fleurs et feuilles de violettes, la saveur concombre de la petite sanguisorbe (Poterium sanguisorba) et le croquant du gaillet (Galium mollugo).

Gaillet, prêt à croquer

Justement, cette petite plante mérite une présentation car elle est très courante et ne passe pas assez souvent dans les assiettes.
Elle est facilement identifiable grâce à sa tige carrée et ses feuilles verticillées (insérées par niveau de manière groupée et tout autour de la tige). Il existe plusieurs espèces, les plus communes du côté des jardins sont le Caille-lait, (Galium mollugo ou parfois Galium album) et le gaillet gratteron (Galium aparine), qui est connu pour rester accroché aux vêtements et qui est bon à croquer seulement tout jeune.

Tussilage
Violette odorante, Viola odorata


Autre surprise du printemps : en grignotant aventureusement les feuilles sortant de leur bourgeon, c’est tout un coup une surprenante explosion de champignon qui envahit le palais. Après un deuxième et un troisième essai, c’est sûr, ce sont les jeunes feuilles du groseiller sauvage, Ribes alpinum qui ont cette particularité. Délicieuse rencontre !

Bourgeon de groseillier des alpes
Buisson de groseillers, sous une haie de hêtre

Quelques semaines et salades plus tard nous voici arrivés dans les Hautes-Alpes, dans un vallon où le printemps s’est fait attendre. Dans la salade du jour, il y a entre pissenlit et gaillet, des feuilles d’achillée millefeuille (Achillea millefolium), des fleurs et jeunes feuilles de primevère officinale (Primula officinalis), des fleurs de pâquerettes (Bellis perennis), des feuilles au goût piquant de l’alliaire, (Alliaria petiolata), des pousses de stellaire (Stellaria media) et surtout les toutes jeunes feuilles de hêtre fraîchement acidulées et sorti des bourgeons.

Alliaire officinale



Salade printanière à Boscodon

Feuilles de hêtre, délice forestier acidulé…

By Coco.