La ferme Vauban (10)
7 au 20 mai 2019
A force de rester quelques temps dans un même endroit, on commence à connaître du monde… et à entendre parler de la ferme Vauban !
Depuis Boscodon, nous partons donc vers le nord pour remonter la Durance jusqu’à Eygliers pour une nouvelle étape en wwoofing. La première descente est mémorable, 4 kilomètres largement dévalés à plus de 60 km/h avec une pointe à 70 km/h, notre record ! Après une charmante balade de 35 kilomètres, nous apercevons une ferme à l’allure atypique sur le flanc de la montagne. Une bonne suée et 300m de dénivelé plus tard, nous voici à la ferme Vauban.
Fabrice est installé ici depuis 8 ans, sur un adret caillouteux à 1150m d’altitude. La pente et les genévriers thurifères ne laissaient pas présager l’installation d’un maraîcher avec salades, tomates et courgettes, mais des serres ont été montées et des tonnes de matière organique apportées pour enrichir le sol et les petites bêtes qui l’habitent.
Pour être précis, Fabrice a surtout commencé avec un élevage de poules pondeuses bio. Une production rentable avec une commercialisation en direct sur les marchés et magasins du coin. Les œufs ont remboursé les emprunts, mais pas vraiment passionné le paysan. Alors, assez rapidement, Fabrice s’est lancé dans le maraîchage, il a monté 2 serres, planté des arbres fruitiers, planté des lignes de salades et poireaux sur les moindres recoins plats. Ensuite pour jongler avec les longs hivers, il a construit une serre bioclimatique avec le soutien de l’ADEME.
À notre passage, la ferme change encore, avec l’installation d’une nouvelle serre, l’inauguration des yourtes pour le lancement du camping à la ferme et la réduction du nombre de poules pondeuses pour un arrêt complet l’année prochaine. En parallèle, au printemps, l’activité de production de plants issus de semences paysannes bat son plein pour alimenter les jardiniers de la région.
Du maraîchage sur sol vivant
Influencé par ce courant agronomique, Fabrice essaye de favoriser la vie de son sol en apportant de grandes quantités de matière organique qui alimentent les cycles de la matière, la fertilité et la structure du sol.
Ce principe repose sur 3 piliers : un travail du sol quasi-nul, un apport massif de matière organique et le maintien d’une couverture du sol par paillage.
Plus d’infos sur ce site http://jardinonssolvivant.fr/les-bases-du-jardinage-sol-vivant/
Et pour approfondir, la chaine Youtube “Maraîchage Sol Vivant”, une super source de conférences et formations accessibles en ligne : https://www.youtube.com/channel/UCX3HmIM-cbbDaODziYQ_asg
Dans la même veine, la chaine de Vers de terre production : https://www.youtube.com/channel/UCUaPiJJ2wH9CpuPN4zEB3nA
Une serre bioclimatique
Cette serre à la particularité d’être hors-gel (ou presque) toute l’année dans ce coin au climat montagnard et ensoleillé. Elle a une structure en bois avec un toit asymétrique : large au sud et en polycarbonate transparent et étroit, opaque et isolé au nord. L’astuce réside dans la présence d’un mur de barils d’eau peints en noir et positionnés côté nord. Il reçoivent les rayons de soleil rasant de l’hiver qui rechauffent la masse d’eau et donnent une inertie thermique limitant le refroidissement nocturne. En été, le soleil est plus haut dans le ciel et les bidons restent à l’ombre. Ils gardent un peu de fraîcheur de la nuit pour rafraîchir la serre la journée.
En ce début du mois de mai, la serre foisonne de verdure… au milieu des dizaines de caisses de plants, on trouve des blettes, les premières petites tomates mûres, des capucines en fleurs, de la vigne déjà en fruit qui s’accroche dans la charpente, du persil en grosses touffes et des petits citronniers !
Quelques photos de la construction sur le Blog de la ferme.
De belles rencontres
Les journées auront été occupées par des plantations de fraises, un montage de serre, le ramassage des oeufs, du désherbage, de la plantation de tomates, des préparations de godets et semis.
Ce qui nous aura surtout marqué à la ferme ce sont des rencontres, d’abord avec Fafa, Mag et leur vive petite fille. Nous avons apprécié le partage simple de leurs histoires et de la vie familiale du moment.
Puis avec Claire, la troisième wwoofeuse qui était à la ferme pour 1 mois. Ça aura été très sympa de partager notre expérience avec elle. Et merise sur le château, elle nous a chacun fait un joli cadeau avec ses talents de parpentiste 😉
Un petit lien pour suivre ses performances en voltige.
Et en cette magnifique saison à morilles, on a aussi passé un peu de temps avec Nico et Héloïse qui nous ont appris à les chasser… vive la pizza aux morilles !
By Coco.